Israël : Benjamin Netanyahu et Benny Gantz sans majorité après les législatives

6,4 millions d'électeurs israéliens étaient appelés aux urnes ce 17 septembre pour les élections législatives. Selon la commission électorale, la participation s’élève à 69,4 %.

A l'issue du scrutin, plus de 92 % des bulletins ont été dépouillés mais Benjamin Netanyahu du Likoud et Benny Gantz du parti centriste Bleu-blanc sont toujours à égalité.

Ils obtiennent chacun 32 sièges sur les 120 de la Knesset*.

L’heure est aux pourparlers entre les partis : aucun ne semble pour l’instant capable de réunir ce nombre de députés et donc de former un gouvernement.

Le parti nationaliste Israel Beiteinou, crédité de 8 à 9 sièges, se trouve ainsi en position d’arbitrage potentiel. Cependant le leader Avigdor Lieberman, ex-ministre de Netanyahu, n'a pas dit clairement quel camp il allait soutenir

Il n'y a qu'une option pour nous et c'est la formation d'un large gouvernement d'union nationale et libéral avec Israel Beiteinou, le parti Bleu-blanc et le Likoud, a-t-il déclaré, en excluant à la fois les juifs ultra orthodoxes qu'il accuse de vouloir faire d'Israël un État religieux et les formations arabes qu’il a également combattu durant sa campagne électorale.

Nous agirons pour former un large gouvernement d'union qui exprimera la volonté du peuple (...). Nous avons entamé les négociations et je parlerai avec tout le monde, a déclaré Benny Gantz à ses partisans réunis à Tel-Aviv. Ce soir commence l'entreprise de réparation de la société israélienne", a-t-il ajouté. L'unité et la réconciliation sont devant nous, a-t-il conclut.

L'ère Netanyahu s'est achevée, a affirmé de son côté Ahmed Tibi, l'un des ténors de la Liste unie des partis arabes.

Crédités de 11 à 15 sièges, ils pourraient aussi jouer un rôle crucial… Si Benny Gantz appelle, nous lui communiquerons nos conditions, a-t-il déclaré Mais peut-être ne souhaite-t-il former un gouvernement d'union nationale sans les partis arabes, a-t-il ironiquement ajouté.

Nous allons négocier avec le plus grand nombre de partenaires pour éviter la formation d'un gouvernement antisioniste dangereux (...). Il n'y aura pas et il ne peut pas y avoir de gouvernement qui s'appuie sur des partis arabes antisionistes, des partis qui nient l'existence même d'Israël en tant qu'État juif et démocratique, a plaidé pour sa part Benjamin Netanyahu en appelant à un gouvernement sioniste fort, devant un parterre de militants clairsemé.

Il ne reconnaît pas de défaite mais ne se déclare pas non plus vainqueur et semble tout de même un peu déçu par les résultats, estime Antoine Mariotti, correspondant de France 24 à Jérusalem qui rappelle à l'issue que les élections d'avril avaient abouti à un score similaire. Pas de coalition évidente : ça va négocier sec de tous côtés… Netanyahou ne s’avoue pas vaincu mais ne clame pas victoire non plus. Gantz, échaudé de s’être emballé trop vite en avril, dis qu’il faut attendre. Et le président Rivlin a hâte qu’on en finisse, résume-t-il

Benjamin Netanyahu doit comparaître devant la justice le 3 octobre pour corruption, abus de confiance et malversations. Actuellement, il n'est ni inculpé ni donc condamné, mais une victoire pourrait permettre à ses alliés de voter son immunité.

Benjamin Netanyahu vient d’annuler un déplacement prévu à l'Assemblée générale des Nations unies en raison du contexte politique en Israël


*le parlement

**alliés du Likoud