Mexique : un président anticorruption ?

Au Mexique, ce dimanche 1er juillet, 89 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire un nouveau président après une campagne meurtrière* où plus de 150 hommes politiques ont été assassinés (dont 48 se présentaient).

Lors du scrutin, 2 militants ont encore été abattus… Avec plus de 53% des voix, Andres Manuel López Obrador remporte l’élection. Cela représente une victoire historique pour la gauche dont le candidat a promis un changement radical en matière de corruption et de justice sociale… De surcroît, sans dictature !

Je ne vous décevrai pas, a tweeté le nouvel élu,

avec une photo du Zocalo, place principale de la capitale mexicaine où se sont réunis des milliers de supporters pour célébrer sa victoire. Le nouveau projet de notre pays sera d'essayer de trouver une authentique démocratie, a-t-il déclaré, dans un discours conciliant, promettant l'indépendance de la banque centrale et la prudence économique, ainsi que le respect des libertés individuelles.  Je veux entrer dans l'histoire en tant que bon président du Mexique, a-t-il résumé. Son entrée en fonction est prévue pour le 1er décembre.

Amlo, 64 ans, vétéran de la politique, après 2 échecs, a obtenu entre 53 % et 53,8 % des voix selon l'Institut national électoral mexicain (INE). Capitalisant sur l'exaspération d'une grande partie de l’opinion, il a su se présenter en candidat des plus modestes, fermement décidé à chasser du pouvoir la mafia, incarnée par Enrique Peña Nieto.

Andres Manuel López Obrador devance ainsi Ricardo Anaya conservateur, crédité de 22,1 % à 22,8 % des voix et Jose Antonio Meade, du parti révolutionnaire institutionnel actuellement au pouvoir : 15,7 % à 16,3 %. Pour le bien du Mexique, je lui souhaite le plus grand d s succès, a réagi Jose Antonio Meade, depuis le siège du PRI. Ricardo Anaya a également admis sa défaite. Il reconnu le triomphe de la gauche et adressé les meilleurs souhaits et félicitations  à Andres Manuel López Obrador au téléphone.

Après l’avoir également félicité, Donald Trump s'est dit prêt à travailler avec le nouveau chef d'État mexicain. Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des États-Unis et du Mexique !", a écrit sur Twitter celui dont les politique commerciale et migratoire avaient porté les relations entre le Mexique et les Etats-Unis à leur plus haut plus au niveau de dégradations… Magnanime dans ses propos, Amlo lui a répondu qu'il désirait une relation d'amitié et de coopération avec son voisin.

Succès national, régional et local 

Au moins 6 postes de gouverneurs sur 9 reviendrait au Mouvement de régénération nationale (Morena) :Veracruz, Morelos, Puebla, Chiapas, Tabasco ainsi qu'à Mexico où , Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans a été élue. Cette fidèle de Amlo est la première femme à la tête de la mégapole mexicaine de plus de 20 millions d'habitants. Avec ses alliés, Andres Manuel López Obrador obtiendrait aussi la majorité à l'Assemblée, avec au moins 250 sièges de députés sur 500.

Plus de 18 000 mandats, dont 128 sénateurs, ainsi que de nombreux postes régionaux ou locaux étaient également en jeu. Un ouragan national, commentait le politologue Jesus Silva Herzog Marquez sur la chaîne Televisa.

L'Histoire s'écrira du côté des pauvres, se réjouissait un électeur de 82 ans. Tandis qu’au siège du PRI, une retraitée s'exclamait Mon Dieu !, à l'annonce des résultats. A ses côtés, plusieurs autres fondaient en larmes…


*la plus sanglante de l’histoire du pays